الشّيخ العربي بن صاري رحمه الله
1857- 1964
Par A. BENSID Paris 12 1999 MAJ 06 2022
Les poèmes andalous, beaux et harmonieux, écrits dans une langue riche et romantique, sont classés et chantés dans des modes ‘’noubas’’ que de grands maîtres qu’à connus la ville de Tlemcen (ALGERIE) ont interprétées avec beaucoup de verve et de brio.
Le-19ème siècle a vu naître celui qui devait devenir lui aussi, à l’instar de ceux qui l’on précédé, un maître incontestable et un interprète indétrônable de la musique andalouse. Il s’agit de Cheikh El ARBI BENSARI -Rehimahou allah-
Cheikh El ARBI BENSARI de son vrai nom SARI est né présumé en 1872
Alors qu’il était encore enfant, il désertait sa maison pour aller écouter les maîtres de la musique andalouse comme les frères DIB, BOUDHALFA et bien d’autres qui animaient des soirées lors de mariages ou simplement dans des cafés.
Ne voulant ni étudier ni travailler la terre avec son père, il fut recruté en qualité d’apprenti coiffeur, chez un grand maître de musique andalouse Mohammed BENCHAABANE dit BOUDHALFA (1853-1914), qui dirigeait un orchestre ; mais si Cheikh EL ARBII était un piètre élève dans la profession de coiffeur , il excellait, par contre, dans la musique andalouse que lui enseignait son maître BOUDHALFA ; mais le jeune SARI, élève studieux, animé d’une très grande volonté, apprit vite à jouer de tous les instruments, et particulièrement le R’BEB et L’ALTO. BOUDHALFA, reconnaissant quelque temps plus tard, que son élève est devenu un virtuose, lui confia la direction de son orchestre.
Mais Cheikh El Arbi a su rester fidèle à l’interprétation de cette musique telle qu’elle le lui a été enseigné par son maître ; il a suivi le conseil de Ishaq EL Mawcili qui disait « puissions-nous .transmettre ce que nous avons appris tel qu’on nous l’a enseigné ».
Doté d’une mémoire phénoménale, il possédait un répertoire très riche et pouvait interpréter n’importe quelle nouba ou Hawzî sans jamais jeter un coup d’œil sur son cahier. Il animait des soirées musicales lors des mariages au cours desquelles il présentait un programme très riche convenant aussi bien aux jeunes qu’aux personnes âgées, aux hommes qu’aux femmes.
Cheikh El Arbi s’était, aussi, produit hors du territoire national :
- En France (Exposition universelle) 1900
- En France (l’inauguration de la grande mosquée du Paris) 1926
- En Egypte (congrès du Caire) 1932 d’où il a ramené des chansonnettes et des Tezwikats*, inspirés de الدّوالب –dawâlib-.
- Congrès de Fès en 1939, etc….
Chaque fois qu’il visitait un pays, il se fixait un objectif : celui de ramener des «chghals» شغال dans le but d’enrichir le répertoire Tlemcenien.
- Tétouan en 1914 أما تبعت حسن ابهاك; Turquie, il a ramené يوك با باجي Syrie « يا ضريف الطول » Etc
Le maître avait composé « ياكعة يابية ربّي محلاكي » chanson prisée par toutes les femmes Tlemceniennes.
Cheikh El Arbi avait enregistré, avant 1962, des émissions télévisées dont il ne reste plus que trois, perdues dans les oubliettes. Il aimait aussi se retrouver en privé, avec d’autres interprètes tels que Mustapha BEREKSI, Abdelghani MALTI et bien d’autres pour répéter des Nûbas et Hwazâs. C’était des après-midi passées, entre amis de la profession, au cours desquelles des noubas complètes étaient exécutées dans le summum de l’art ; des enregistrements sur bandes magnétiques existent, à ce jour.
Il se retrouvait aussi en tête à tête avec Cheikh Kheireddine BENABOURA (1908- 1977) dans son bureau à la mairie de Tlemcen pour de courtes répétitions.
Le 24 décembre 1964, Ami El Hadj comme le prénommait affectueusement les Tlemceniens, ce grand maître de la musique cette imposante personnalité qui a su allier l’art et la manière dans l’interprétation des noubas, s’éteignit, dans sa ville natale, Tlemcen, à l’âge de 92 ans, drainant derrière lui, lors de ses obsèques, une foule très nombreuse qui voulait, à tout prix , rendre un dernier hommage à ce maître tant aimé, tant admiré, à ce virtuose considéré comme étant le dernier de sa ligné.
Monsieur Kamel Bendisari, a su, dans un documentaire réalisé dans les années 80, retracer d’une façon détaillée les événements entourant la longue vie de Cheikh El Arbi BENSARI-Rahimahou allah-
Tezwikats* Intermèdes musicaux rythmés introduits dans l’istikhbarats